La vigne

Préparats biodynamiques et compost
L'application des préparations biodynamiques développe la réceptivité de la terre, des plantes et des animaux vis-à-vis de leur environnement : terroirs, climat, rythmes solaire et lunaire, etc. Effectuer les différents travaux agricoles en harmonie avec ces rythmes cosmiques permet d’améliorer les résultats. Les préparations 500, 501 et préparations Maria Thun sont pulvérisées après avoir été diluées dans de l’eau, laquelle est brassée rythmiquement, «dynamisée», pendant un temps donné, permettant d’imprégner cette eau des forces des préparations. Ce procédé est analogue à celui mis en oeuvre pour l’élaboration d’un médicament homéopathique.

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Dynamiseur et dynamisation de l'eau.
 

Après la récolte, en novembre, nous apportons le préparat de Maria Thun en grosses gouttes sur le sol. Ce préparat contient, en plus de la bouse de vache, du basalte et des coquilles d’oeuf, les 6 préparats de dynamisation des composts et communique à la terre des impulsions favorisant la décomposition de la matière organique. Cette « impulsion compost » suffit à la bonne vigueur de nombreuses vignes. Pour une parcelle donnée, le compost n’est apporté que tous les 4 à 5 ans, à raison de 10 à 15 tonnes par ha.
Fin mars, quand la terre commence à se réchauffer, nous apportons en moyenne deux fois le préparat 500 appelé « bouse de corne ». La pulvérisation sur la terre de ce préparat renforce les courants de forces terrestres et de ce fait améliore les rapports entre la plante et la terre ; les plantes ont alors un meilleur enracinement et les racines ravitaillent mieux les parties supérieures en substances et en forces terrestres.
Entre le débourrement et la floraison nous pulvérisons une à deux fois la préparation 501 dite «silice de corne » puis de nouveau juste avant ou après les vendanges. Elle agit sur la plante en améliorant son lien avec la lumière (par l’activité chlorophyllienne), en stimulant ses forces de structure et sa sensibilité aux forces cosmiques. Elle va aider particulièrement à développer la teneur en sucre et les arômes des raisins.
Travaux du sol
De 1970 à 1980, nous n’avons pas fait de travaux du sol, seulement des fauchages pour maîtriser l’enherbement spontané. Malgré un sous-solage (aération du sol sans retournement) de temps à autres, certains déséquilibres et manques de vigueur apparurent.

En 1981, nous avons repris les travaux du sol en pratiquant un léger buttage fin mars ou courant avril. Ces mêmes vignes sont débuttées (décavaillonnées) deux à quatre semaines plus tard avec une charrue intercep.
Puis un passage de griffes égalise à nouveau le sol. Le débuttage facilite aussi les travaux d’ébourgeonnage autour du point de greffage du cep de vigne. Du mois de juin au mois de mars-avril de l’année suivante, le sol laisse place à un enherbement spontané fauché deux à trois fois selon l’année.
Travail du sol.

Depuis 1999 nous avons proscrit les outils rotatifs de travaux du sol pour n’utiliser plus que ceux à simple traction afin de préserver davantage la structure des sols.

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  Pinot Gris Grand Cru Vorbourg après buttage      
Protection phytosanitaire
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   récolte des orties     
La santé d’une vigne dépend de nombreux facteurs : le sol, le mode de conduite, les stress climatiques, etc. En touchant un maillon de la chaîne, des répercussions affectent d’autres maillons. L’essentiel de la démarche en culture biologique est la prévention. 
Hors facteurs climatiques extrêmes, la plupart des difficultés apparaissent suite à des erreurs commises. Un travail du sol mal fait, ou au mauvais moment, une taille mal adaptée à l’état de la vigne, un palissage trop tardif ou un enherbement mal contrôlé, sont autant d’erreurs à analyser et à ne pas renouveler. Tandis qu’une vigueur non texcessive et des pieds bien aérés sont de précieux atouts. 
 
La bouillie bordelaise (sulfate de cuivre neutralisé par de la chaux) permet de maîtriser les infections de mildiou. L’oligo élément cuivre peut devenir un métal lourd pour le sol et demande des précautions. L’économie de l’usage de cuivre se réalise davantage par une intervention supplémentaire, mais toujours à faible dose, que par moins de passages à dose élevée. De cette manière, en moyenne quinquennale nous ne dépassons pas un kilo de cuivre métal par ha et par an. 
Du soufre fleur ou mouillable prévient oïdium. 

Nous n’avons pas de difficultés avec les acariens et un meilleur équilibre des sols et des vignes au fil des ans a réduit la menace des tordeuses de la grappe (eudémis, cochylis et eulia). L’emploi des préparats biodynamiques et de la silice de corne en particulier n’y est pas étranger. Toutefois il faut rester très vigilant avec les cépages Pinot Blanc, Pinot Gris, Pinot Noir et Riesling pour lesquels le bacillus thurigiensis, moyen de lutte biologique, peut être utilisé.

La quête de la vigueur maîtrisée
La maîtrise du rendement forme la clef de voûte du potentiel qualitatif. Pour tendre vers ce but, il faut vaincre la peur de manquer de récolte. Le gel, la grêle ou un parasitisme exceptionnel guettent toujours. Cela demande aussi d’accepter les regards des voisins au printemps, lorsque nos vignes poussent plus lentement et moins vigoureusement que celles dopées aux engrais azotés solubles.

Nous cultivons la confiance et évitons d’accélérer la développement des vignes avec un excès de compost et trop de travail du sol, qui induiraient une vigueur excessive (croissance trop importante des pampres et couleur très sombre du feuillage) et demanderaient deux à trois rognages (coupe des pampres). Nous limitons le rognage au minimum, parce qu’en coupant les rameaux de vigne, on supprime leurs bourgeons terminaux (apex) qui sont des capteurs et des régulateurs hormonaux de la plante. Couper ces apex avant la floraison est à notre sens une hérésie.
Grâce à cette maîtrise de la vigueur, nous n’avons que rarement recours à des vendanges vertes, qui permettent une régulation ponctuelle, mais ne constituent pas une solution durable. Nos raisins sont aussi moins fragiles face à la pourriture en période pluvieuse.

Il faut garder en conscience toujours l’objectif final d’une pleine maturité et d’un bel état sanitaire des raisins, quelque soit les aléas climatiques de l’année.

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  Pourriture Noble sur Gewurztraminer                                                   Suivi de Plantation au Grand Cru Eichberg     

Métamorphoses 
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        orage au Strangenberg
L’expression, la délicatesse et la luminosité d’un vin résultent des aptitudes de la vigne à exprimer à la fois le sol dans lequel elle plonge ses racines et sa réceptivité aux potentialités climatiques. Plus l’intuition guide les soins (taille, labour, ébourgeonnage, palissage, cueillette…) donnés aux vignes par les femmes et les hommes, plus les aptitudes des souches se développent dans leur double nature : 
- en explorant plus profondément le sous-sol, les racines entourées de leur myriade de micro-organismes fécondent la roche, qui devient alors terre, 
- en laissant ses rameaux mieux épouser le ciel, la vigne se laisse féconder plus intimement par le cosmos et les caractéristiques du climat d’un millésime. 

La vigne forme le creuset dans lequel s’unissent la constance d’un terroir et la variabilité climatique du millésime Quatre courants se rencontrent pour marquer les vins de leur sceau. 

Deux d’entre eux, terroir et cépage, restent «immuables» pour plusieurs décennies, tandis que la marque des conditions climatiques et le travail du viticulteur se modifient d’une année à l’autre. Les deux courants stables et les deux fluctuants créent ensemble un équilibre vivant. La vigne parachève dans ses fruits une fois encore une double transcendance. Elle libère et métamorphose l’obscurité profonde et minérale de la roche en arômes lumineux et volatiles du futur vin. Elle condense et matérialise l’évanescente lumière d’une saison dans le feu et la chaleur du vin.