...Vigne...

A la pesanteur destinées,
Tes racines creusent obstinées,
Quête de mémoire et de matière,
Dans les profondeurs de la Terre.

Des épousailles  avec la pierre,
Ta sève embrasse le calcaire,
Toute à cette substance dévolue,
Squelette figé du révolu.

Les flots dans tes larges vaisseaux,
Vivent les rythmes primordiaux,
Déposent au présent de tes feuilles,
Des géodes mortes comme écueils.

Alourdies par ces escarcelles,
Tes lianes rêvent d’explorer le ciel,
Mais tes vrilles s’agrippent à la Terre,
Et tes fleurs se cachent de la lumière…

Or un songe parfumé céleste,
Sublime du calcaire mort le lest,
Dans tes baies claires, le minéral
Tu dissous dans le végétal.

Ainsi ton sacerdoce tu vis :
Apporter à la Mort la Vie,
Embrasser l’Espace et le Temps,
Et rendre l’opaque transparent.


Chantal  Frick
15/03/13